Charles Conrad

Publié le par jijiaile


Le 10° astronaute, Charles (Pete) Conrad Jr,
est né le 2 juin 1930 à Philadelphie (Terre). A sa naissance, les parents ne sont pas d’accord sur le prénom qu’il doit porter. Son père Charles exige qu’il s’appelle Charles Junior, mais sa mère est fatiguée de toujours préciser " Junior " pour parler de son fils. Elle décide alors de lui donner le surnom de Pete, diminutif de Peter qu’elle souhaitait comme prénom. Il va le garder toute sa vie. Jusqu’à l’âge de treize ans, le jeune Conrad tient une place remarquée parmi les derniers de sa classe. Heureusement, à partir de quatorze ans, il va se passionner pour tout ce qui vole et, pour faire carrière dans l’aviation, il devient un bon élève. Il passe ses vacances à tondre l’herbe d’un aérodrome afin de se payer des leçons de pilotage. Il obtient son brevet à seize ans.

Il rentre à l’Université de Princeton d’où il sort en 1953 avec sa licence en aéronautique, pour s’engager dans l’Aéronavale et pouvoir ainsi piloter le plus possible. Conrad suit un entraînement à Pensacola puis à Jacksonville, avant d’être admis en 1957 à la dure Ecole de Patuxent River où il est pilote d’essai, instructeur de vol et ingénieur-performance. Il met au point des avions de chasse expérimentaux dont l’A3J Vigilante, le F4-H Phantom et le F8U-2N Crusader. Il " crève le plafond " pour atteindre la limite des performances des appareils, comme ses camarades du groupe 20 dont la moitié trouve la mort dans des accidents. Parmi les rescapés figurent deux futurs astronautes, Schirra et Lovell. Conrad fait également la connaissance plus tard de Gordon qui devient son ami et avec qui, il volera sur Gemini 11 et Apollo 12, de Bean qu’il forme et qui l’accompagnera sur la Lune et de Stafford qu’il rencontre à l’Ecole des Pilotes d’essai d’Edwards, avant son admission à la Nasa, la même année que lui.

En 1959, il se porte candidat pour subir les sévères tests, dans l’espoir d’être retenu comme astronaute du programme Mercury. Mais Conrad va se mettre en colère à la clinique Lovelace. Il ne supporte plus d’être un rat de laboratoire qui doit s’administrer de fréquents lavements de baryum, douloureux et humiliants, pour que les radiologues examinent, encore et encore, son côlon. Il rentre alors brusquement dans la pièce occupée par le docteur Schwichtenberg, pour déposer sur son bureau une poche à lavement et lui annoncer : " Vous avez devant vous un homme qui vient de se donner son dernier lavement ! ".

Son mécontentement se manifeste aussi à la base aérienne de Wright-Patterson où la psychologue Gladys Loring le regarde comme une bête curieuse et l’agace avec ses tests. Un jour, il renverse les rôles et se permet de l’appeler par son prénom. Surprise, elle entend Conrad lui dire : " Ah ! Ah ! Gladys ! Vous avez touché votre oreille. Nous appelons cela inhibition de l’exhibitionnisme ". Et il note sur un carnet identique à celui de la psychologue, les remarques qu’il vient de lui faire. De retour à Patuxent River, il attend la réponse de la Nasa sur sa sélection comme astronaute. Elle est négative. Il reconnaît qu’il n’a pas eu un comportement parfait lors des examens. Sur son dossier figure en plus la mention " Inapte aux vols de longue durée " (Conrad battra plus tard deux records de durée à bord de la cabine Gemini 5 et de la station Skylab). Il se promet de maîtriser ses émotions lors du prochain recrutement. En 1961, il quitte Patuxent River pour être affecté à la base aéronavale de Miramar comme instructeur de vol et pilote sur le porte-avions USS Ranger.

En septembre 1962, Conrad entre dans la 2° équipe d’astronautes, à l’âge de 32 ans. Il est connu pour sa gaieté et son franc-parler, son dynamisme et son excellent moral. Il pratique le golf et la natation, le ski nautique et la conduite de voitures de sport. On le considère comme un idéaliste, car il pense que beaucoup trop d’Américains travaillent pour la mauvaise cause : le culte du dollar. " Ils vendraient des sièges de cabinet si cela devait leur rapporter plus " affirme-t-il.

En février 1965, Conrad est désigné copilote de Gemini 5 et il est prévu qu’il soit le premier Américain à effectuer une sortie partielle, le buste exposé dans l’Espace, mais l’opération est confiée à White de Gemini 4 qui finalement réalisera une sortie complète. 
Du 21 au 29 Août 1965, Conrad effectue sa 1° mission de 7 j 22 h 55 à bord de Gemini 5 (3,60 tonnes/5,74 mètres) autour de la Terre, en compagnie de Cooper. Pour la première fois, un vaisseau emporte une pile à combustibles qui fournit de l’électricité et de l’eau, nécessaire pour les longs vols. 
Dès la première orbite, la pression du réservoir d’oxygène de la pile baisse, entraînant une diminution de la puissance électrique. La Nasa décide alors le retour de l’équipage. Puis, la pression du réservoir se stabilise et remonte lentement. L’autorisation est donnée de continuer le vol pour une durée de 24 heures, renouvelables. Conrad craint que la mission se termine, mais Cooper le rassure. Pour économiser de l’énergie, le rendez-vous avec le satellite Rep largué auparavant, est annulé. Un ordinateur qui doit contrôler le fonctionnement de certains organes de la Gemini, tombe en panne. Bien que cela ne soit pas trop grave, Conrad ne peut s’empêcher de déclarer : " L’organisation laisse vraiment à désirer ". Puis, deux soupapes des éjecteurs de carburant du système d’orientation se bloquent et du combustible se perd. Le reste du vol doit donc se faire en vol libre et les observations qui nécessitent une orientation de la cabine sont supprimées. 
conrad-gemini-5.jpgLa pile à combustibles produit trop d’eau et pour éviter qu’elle soit noyée, elle est mise en veilleuse. La consommation d’énergie est donc considérablement réduite et lorsque le chauffage est débranché, la température tombe au-dessous de 0°. Des glaçons se forment sur les vitres. " Nous sommes ankylosés et même les rebords de nos fauteuils font mal " communique Conrad. Les astronautes tentent de ranger le compartiment à vivres et Conrad exagère à peine lorsqu’il annonce : " A vrai dire, nous sommes dans les détritus jusqu’aux oreilles ". Le dernier jour du vol, l’équipage dialogue avec leur collègue Carpenter à bord du laboratoire sous-marin Sealab II. Malgré les incidents, les astronautes établissent un record de durée équivalent à un aller-retour Terre-Lune.

Un mois après la fin de son vol, Conrad est nommé doublure d’Armstrong pour la mission Gemini 8 de mars 1966, puis commandant de l’avant-dernier vol du programme. Il accueille avec enthousiasme la proposition audacieuse de certains ingénieurs qui n’est pas retenue et qui consiste à placer sa Gemini, grâce à un étage-fusée Centaur, sur une orbite terrestre de grande apogée permettant le survol de la Lune. 
Du 12 au 15 septembre 1966, Conrad accomplit sa 2° mission de 2 j 23 h 17 sur Gemini 11 (3,79 tonnes) autour de la Terre, avec Gordon. Il va alors réussir le 1° rendez-vous éclair avec un étage-fusée Agena, en moins d’une révolution, préfigurant ainsi la rencontre de l’étage de remontée du module lunaire avec la cabine Apollo autour de la Lune. Mais les instruments de Gemini n’indiquent pas si la cible Agena est prête pour l’amarrage que Conrad peut réaliser malgré tout. Il sépare ensuite la cabine pour évoluer autour de l’étage-fusée, puis Gordon procède à quatre autres amarrages, suivis d’un essai du moteur d’Agena.

Plus tard, Gordon effectue aussi une sortie de 33 mn écourtée, car il est fatigué et aveuglé par la sueur sur sa visière. Il a cependant le temps de s’asseoir péniblement à califourchon sur l'avant de la Gemini, encouragé par Conrad : " Vas-y, cow-boy ! ". Il fixe sur la cabine l’extrémité d’un câble enroulé dans un container vissé sur l’étage-fusée. Par la suite, Conrad allume le moteur de l’Agena qui propulse Gemini à une altitude record de 1.370 km pour permettre l’étude des ceintures de radiations, puis la redescend sur une orbite basse où Gordon effectue une sortie partielle de 2 h 08, le buste exposé à l’Espace. Il peut ainsi prendre des photos des étoiles et de la Terre. Conrad se sépare enfin de l'Agena et s’éloigne dans le but de tendre le câble entre les deux engins. Mais le filin s’accroche à une poignée de l'étage-fusée et il doit manœuvrer habilement la cabine pour le dégager et le tirer lentement. L’allumage des propulseurs de Gemini permet alors au tandem Gemini-Agena de se mettre en rotation, créant pour la première fois une mini pesanteur à bord d’un engin spatial, comme on pourrait la trouver dans une station spatiale. Mais après que la rotation ait pris de la vitesse, l’attelage commence à se déstabiliser et Conrad doit faire sauter le câble. A la fin du vol, un dernier rendez-vous intervient avec l'étage-fusée, suivi d’un vol en formation qui va consommer la presque totalité du carburant disponible, empêchant Gemini de revenir sur une orbite plus basse pour mieux préparer sa rentrée. Elle peut avoir lieu néanmoins pour la première fois en régime automatique comme prévu, avec un amerrissage à moins de 5 km du point calculé.

A la fin de l’année 1967, Conrad est nommé remplaçant éventuel de McDivitt sur Apollo 8, pour le premier vol du module lunaire (LM) en orbite terrestre. Un équipage de réserve devenant l’équipage principal du 3° vol suivant, il doit donc être ensuite désigné commandant d’Apollo 11 (qui sera la mission historique, mais personne ne le sait à ce moment-là). Le destin ne veut pas que Conrad fasse son entrée dans le Grand Livre de l'Histoire, car dès le mois d'avril 1968, il apparaît que le LM ne sera pas prêt pour la fin de l’année. La Nasa décide alors en août 1968 de permuter les équipages pour utiliser le créneau de lancement prévu en décembre 1968. L’équipage de Borman d’Apollo 9 qui devait essayer le LM sur une orbite terrestre de grande apogée, est transféré sur Apollo 8 pour le premier vol de la cabine Apollo autour de la Lune que les Soviétiques veulent survoler. Borman a comme doublure Armstrong (qui sera trois vols après, le commandant d’Apollo 11 et le premier homme sur la Lune). L’équipage principal de McDivitt et son équipage de réserve dirigé par Conrad, sont rétrogradés sur Apollo 9. En conséquence, Conrad est nommé commandant d’Apollo 12 en mars 1969.

Du 14 au 24 novembre 1969, Conrad réalise sa 3° mission de 10 j 4 h 36 à bord d’Apollo 12 (43,84 tonnes/18,12 mètres), en compagnie de Bean et de Gordon. Le décollage de Saturn V a lieu sous la pluie et dans la brume. Soudain, quelques secondes après, Conrad annonce : " Je crois que nous avons été touchés par un éclair ". Dans la cabine, tous les signaux d’alarme s’allument, puis toutes les lumières s’éteignent. Conrad continue : " Nous n’avons pas de courant électrique. Les piles à combustibles n’ont pas l’air de fonctionner ". Le directeur de vol Griffin s’apprête alors à éjecter la cabine Apollo. Mais Conrad rassure le sol : " Ca y est, le courant est revenu ". Les batteries ont pris le relais des piles, mais sans arriver à tout alimenter. La plate-forme inertielle chargée du guidage, tombe en panne. Puis, tout redevient normal et le vaisseau lunaire se place en orbite terrestre. Conrad a peur que la foudre, qui a frappé par deux fois, ait endommagé si sérieusement les équipements qu’ils soient obligés de revenir sur Terre. Gordon réussit à remettre en marche la plate-forme et, après des vérifications, le feu vert est donné pour le départ vers la Lune des trois joyeux astronautes.

Apollo 12 se met en orbite lunaire. Conrad et Bean dans le LM (6,98 mètres) se séparent de la cabine occupée par Gordon et atterrissent sur l’Océan des Tempêtes, moins de 200 m à peine de la sonde Surveyor 3, posée en avril 1967. Conrad siffle de satisfaction. C’est le 2° débarquement humain sur la Lune et il devient le 3° piéton lunaire. Les deux astronautes installent la première station scientifique Alsep, parcourent 2,3 km et ramassent 34 kg de roches.

Ils s’approchent de Surveyor pour ramener des pièces que Conrad indique à Bean : " C’est ça, là, en douceur, vas-y, coupe le…je le tiens…Il faudra prendre ça aussi…ils en auront besoin…et ça aussi. Ca va leur faire plaisir…la caméra…la pelle…oh ! Merveilleux !". Conrad est si heureux du travail accompli à l'issue de ses deux sorties d'un total de 7 h 45, qu'il entonne la chanson du film Blanche-Neige et les Sept nains : " Aï ho, aï ho, je rentre du boulot ", en grimpant l'échelle du module lunaire. Conrad et Bean décollent après un séjour record de 1 j 7 h 31 pour rejoindre Gordon à bord de la cabine Apollo qui sort de l’orbite lunaire après 3 j 16 h 56.

De retour sur Terre, le passionné Conrad laisse entendre qu’il veut revenir sur la Lune. Il peut espérer être nommé comme doublure de Cernan qui attend son affectation sur Apollo 17 et prendre ensuite le commandement d’Apollo 20, le dernier vol du programme. Mais cette mission est annulée par l’Administration Nixon, en janvier1970. Conrad se souvient certainement de la déclaration du Président des Etats-Unis qui avait assisté à son lancement sur Apollo 12 : " Je suis davantage en faveur du programme Apollo ". Le trop gourmand Conrad s’intéresse alors aux vols Apollo 18 et 19 dont les équipages sont officieusement connus. Stafford, le Chef du Bureau des Astronautes, trouve qu'il exagère : " Désolé Pete, tu n’auras pas une autre mission sur la Lune ". En septembre 1970, les vols Apollo 18 et 19 sont eux aussi hélas, supprimés.

A défaut de repartir sur la Lune, Conrad obtient, en août 1970, sa nomination comme Chef du nouveau programme de station orbitale Skylab, au sein du Bureau des astronautes. Il remplace Cunningham qui occupe ce poste depuis près de deux ans, après son vol Apollo 7. Au début de l’année 1971, Slayton, le Directeur des Equipages, désigne Conrad, commandant du premier équipage d’occupation de la station, car il veut quelqu’un de très expérimenté. Le 10 mai 1972, Conrad échappe à la mort. Son avion à réaction T-38 que les astronautes utilisent pour leurs déplacements, devient incontrôlable et s’écrase au sol, peu après qu’il se soit éjecté en parachute.

Le 14 mai 1973, une Saturn V à deux étages, porteuse de la station Skylab (74,78 tonnes/25 mètres), décolle pour la mission Skylab 1. Soixante-trois secondes plus tard, les trop grandes vibrations du lancement détachent le bouclier d’aluminium thermique et anti-météoritique, du corps de la station. Sous l’effet de la vitesse, il se déchire et arrache le carénage abritant un panneau solaire, tandis qu’un morceau du bouclier va s’encastrer dans le carénage du second panneau, l’empêchant de se déployer en orbite. Le départ de la Saturn IB emportant Conrad et ses compagnons, est reporté dans l’attente de l’analyse de la situation. Pendant dix jours, l’équipage va répéter intensivement les opérations qu’il doit réaliser pour rendre habitable le Skylab. Sans protection, il est peut être bombardé de micrométéorites et sa température intérieure va grimper jusqu’à 50°, risquant d’anéantir la nourriture, les films et de dégager des gaz toxiques provenant des matières plastiques surchauffées. Et il n’a que la moitié de son énergie électrique en provenance des panneaux de l’observatoire solaire.

Du 25 mai au 22 juin 1973, Conrad effectue son 4° et dernier vol Skylab 2, une mission record de 28 j 50 mn autour de la Terre, en compagnie de Weitz et de Kerwin, médecin de formation, amenés par une Apollo (19,98 tonnes/11,14 mètres). Les premiers dépanneurs de l’Espace emportent avec eux, une trousse à outils, un parasol thermique et anti-météoritique, en pièces détachées et des réservoirs supplémentaires pour les piles à combustibles. Conrad s’exclame lors de l’ascension vers l’orbite : " Houston, ici Skylab 2…Skylab 2…Nous réparerons n’importe quoi…montée parfaite…belle mise en scène ! ".

Il amène la cabine Apollo au niveau du panneau solaire bloqué contre la paroi, pour que Weitz puisse réaliser une sortie partielle de 37 mn, par l’écoutille. Il n’arrive pas à enlever avec la perche et son crochet, le morceau d’aluminium figé dans le carénage du panneau. Ce n’est que partie remise. La cabine se dirige alors vers l’avant du Skylab, mais un défaut dans la pièce d’amarrage empêche les deux engins de se réunir en douceur, après sept essais. Le huitième réussit grâce à une pénétration en force. C’est le soulagement.

Conrad et ses coéquipiers pénètrent dans la station surchauffée, avec des masques à gaz et les éléments du parasol qu’ils montent. Ils ouvrent un sas d’expériences et glisse le parasol plié de 7 m de côté vers l’extérieur, mais il ne s’ouvre qu’à moitié. Cela est suffisant cependant pour que la température tombe progressivement de 50° à 28°. En raison de la pénurie d’électricité, une partie seulement du programme peut commencer : études médicales, observation du Soleil, télédétection des ressources terrestres, expériences biologiques.

Le 2 juin, Conrad fête son 43° anniversaire et cinq jours après, il effectue une extraordinaire sortie de 3 h 30, avec Kerwin chargé de dérouler son cordon ombilical. Conrad pousse devant lui chacune des cinq perches télescopiques emboitées qu’il pose sur la paroi de la station, puis il avance péniblement le long de cette rampe de huit mètres.

Il atteint le lambeau métallique planté dans le carénage contenant le panneau solaire et il réussit à le couper avec une cisaille. Il attache ensuite une corde sur le carénage, se retourne, passe la corde par-dessus son épaule et la tire, en se penchant en avant. Lentement, le carénage de 9,5 m de long se positionne en angle droit et le panneau solaire se déploie enfin. L’énergie à bord est maintenant suffisante pour la sécurité de la station et la réalisation de 90 % des expériences prévues. Les astronautes peuvent alors prendre une douche. Conrad s’écrie : "Vous vous adressez à trois gars propres comme des sous neufs et qui sentent bon ! ". Neuf jours après sa première sortie, il sort une seconde fois pour 1 h 44 en compagnie de Weitz, pour récupérer les films de l’observatoire solaire. Il nettoie aussi l’objectif de la caméra et tape avec un marteau afin de remettre en marche un des régulateurs de la centrale électrique. Après ce long séjour en apesanteur et une fois la cabine posée, Conrad est victime de très légers étourdissements, tandis que Weitz et Kerwin souffrent de vertiges.

Conrad quitte la Nasa en février 1974 pour devenir Vice-président des opérations de la firme de télévision par câble, l’American Television and Communications Corp. Puis, il va occuper des postes de Vice-president, de 1976 à 1996, chez le constructeur aérospatial McDonnell Douglas où il dirige les secteurs de la vente d'avions et du développement des nouveaux programmes aéronautiques et de satellites. En 1990, Conrad rejoint la Space Systems Compagny de McDonnell Douglas, pour participer au projet de station spatiale internationale, aux études sur la colonisation de la Lune et l’exploration de Mars et aux essais sur le lanceur récupérable Delta Clipper (DC-X).

En 1996, il crée l'Universal Space Lines (USL) pour mettre au point une stratégie permettant un accès plus facile à l’Espace et répondre ainsi aux besoins commerciaux. Pour concrétiser ce programme, il forme trois sous-compagnies : l’Universal Space Network (USN), la Rocket Development Compagny (RDC) et l’Universal Space Ware (USW). Au printemps 1999, Conrad dit en souriant que lorsqu’il aura 77 ans, il espère que la Nasa l’enverra de nouveau sur la Lune, comme elle a envoyé Glenn à 77 ans de nouveau en orbite terrestre. Mais Conrad n’arrive pas à cet âge. Il décède le 9 juillet 1999 à 69 ans, des suites d’une hémorragie interne, cinq heures après être tombé de sa moto, une Harley-Davidson, sur le lacet d’une route de montagne, près de Ojai en Californie. Très ému par sa disparition, Armstrong déclare : " Pete était le meilleur homme que j’ai jamais connu. Il me traitait comme un frère. "

Publié dans astronautes

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